Section 3 | La réduction

Améliorer la biosécurité à la ferme

La réduction

Quand on cherche des moyens de réduire l’utilisation d’antimicrobiens à la ferme, on obtient les meilleurs résultats en mettant l’Accent sur la prévention des maladies. Préserver la santé des animaux est un excellent moyen de réduire le besoin d’antimicrobiens. Mettre l’accent sur la biosécurité et les bonnes techniques d’élevage peut mener à une réduction de l’utilisation des antimicrobiens.

La biosécurité

Qu’est-ce que la biosécurité?

La biosécurité représente l’utilisation de procédures ou de pratiques pour protéger le bétail contre les pathogènes nocifs qui peuvent provoquer des maladies. Les principes de biosécurité peuvent servir à éviter que la maladie n’entre dans une ferme ou à empêcher la propagation de la maladie à travers la ferme.

Pourquoi la biosécurité est-elle importante?

L’introduction de maladies à la ferme peut avoir un nombre considérables de conséquences :

• Reduction in productivity and profitability
• Poor animal welfare
• Increased labor and veterinary costs
• Closure of export markets
• Negative impacts on human and environmental health

Instaurer des pratiques de biosécurité peut contribuer à prévenir l’introduction ou la propagation de maladies. Un programme de biosécurité nécessite la compréhension des points d’entrée ou de propagation des maladies et l’adoption de changements à la gestion ou à la planification pour prévenir leur entrée ou leur propagation. À plusieurs égards, de tels changements ne nécessitent pas un gros investissement financier.

1. Entrée de la ferme

Tout ce qui bouge sur une ferme représente un risque d’introduction de pathogènes causant des maladies. Si une maladie n’est pas déjà présente à la ferme, cela pourrait provoquer une vaste éclosion. Par conséquent, prévenir l’introduction de maladies à la ferme pourra grandement contribuer au maintien d’animaux en santé.

Les aliments :

• L’introduction d’aliments contaminés peut mener à la propagation rapide d’une maladie à travers la ferme. Les aliments emmagasinés peuvent également devenir contaminés par le fumier d’animaux à la ferme ou par des animaux sauvages qui ont accès aux aliments destinés au bétail.
• Voici quelques moyens de réduire le risque de transmission de maladie par les aliments :
  • nettoyer et désinfecter les bacs d’entreposage des aliments pour le bétail entre deux livraisons;
  • veiller à ce que les aliments pour le bétail soient entreposés à l’écart de toute contamination par le fumier ou l’urine;
  • adopter des mesures visant à empêcher la faune d’avoir accès aux aliments pour le bétail;
  • entreposer les aliments pour le bétail de façon à ce qu’ils ne deviennent pas avariés;
  • acheter des aliments pour le bétail de sources dignes de confiance qui disposent d’un programme conçu pour réduire le risque d’introduction de pathogènes.

L’eau :

• L’eau est un élément essentiel de la conduite d’un troupeau et peut devenir contaminée par des pathogènes qui peuvent causer diverses maladies. Disposer d’eau propre est extrêmement important. Voici des principes de biosécurité qui s’appliquent à l’eau :
  • réduire la contamination de l’eau par le fumier;
  • empêcher l’entrée d’animaux sauvages dans la source d’eau;
  • inspecter, entretenir et nettoyer le système d’approvisionnement en eau régulièrement;
  • analyser l’eau régulièrement pour déceler toute contamination bactérienne.

Entrée des animaux :

• L’introduction de nouveaux animaux à la ferme représente la plus grande menace de transmission de maladies pour la ferme. Certains animaux qui sont porteurs de maladies ou qui viennent de se remettre d’une maladie peuvent sembler en bonne santé, mais tout de même être une source d’introduction et de propagation de pathogènes. Il y a plusieurs mesures importantes qui peuvent être prises pour empêcher des animaux d’amener des maladies à la ferme :
  • limiter les achats d’animaux à introduire dans le troupeau;
  • s’il faut acheter des animaux, tester les animaux pour déceler toute maladie avant de les acheter, ou n’acheter des nouveaux sujets que d’une source
  • digne de confiance jouissant d’un statut sanitaire négatif connu;
  • utiliser des transporteurs qui nettoient et désinfectent adéquatement leur remorque entre deux cargaisons;
  • s’assurer que les animaux ne manifestent aucun signe de maladie à leur arrivée à la ferme;
  • isoler les nouveaux sujets achetés et les animaux revenant dans le troupeau afin de permettre aux signes de maladie de se manifester, le cas échéant;
    • collaborer avec un vétérinaire afin de déterminer la période voulue d’isolement.
  • Établir une aire séparée d’isolement qui est nettoyée et désinfectée après la fin de la période d’isolement de chaque groupe.

3. Pratiques de production

Intégrer des pratiques de biosécurité à la conduite au quotidien de la ferme peut réduire le risque de propagation des maladies à la ferme.

La gestion du bétail

• Travailler avec les plus jeunes animaux en premier et les loger séparément.
  • Les plus jeunes animaux sont plus susceptibles d’être infectés tandis que les animaux plus vieux risquent plus d’être porteurs de pathogènes causant des maladies.
• Nettoyer et désinfecter les mangeoires et les abreuvoirs.
• Établir des protocoles avec le vétérinaire sur la façon de gérer les animaux malades à la ferme.
• Établir des enclos séparés pour les animaux malades, pour la maternité et pour les animaux nouvellement arrivés.
• Le cas échéant, adopter une politique du ‘tout plein tout vide’.
• Procéder à l’évaluation du bétail régulièrement pour déceler les maladies de manière précoce :
  • La détection précoce des maladies permet au traitement d’être plus efficace et contribue à prévenir la propagation des maladies grâce à l’isolement des animaux malades.
• Consigner le traitement des maladies et les décès afin d’identifier l’apparition d’une flambée.
• Ne pas réutiliser des seringues ou des aiguilles à usage unique:
  • Les maladies peuvent se propager par le sang restant sur les seringues et les aiguilles utilisées.
• Instaurer un plan de santé du troupeau de concert avec un vétérinaire, y compris une stratégie de vaccination, un programme de gestion des parasites et des protocoles de traitement des maladies.
• Nettoyer régulièrement au détergent les vêtements entrés en contact avec du bétail et s’assurer qu’ils soient bien secs.
• Nettoyer régulièrement avec un désinfectant les chaussures entrées en contact avec le bétail.
• Éliminer les carcasses d’animaux morts correctement et avec diligence.

La gestion du fumier

• Des pathogènes causent des maladies peuvent se trouver dans le fumier du bétail. Par conséquent, avoir un plan conçu pour réduire le contact du bétail avec le fumier fait partie intégrante de la biosécurité :
  • Désigner l’équipement réservé à la manutention du fumier seulement.
  • Nettoyer les mangeoires et les abreuvoirs contaminés par du fumier.
  • Demander aux fermes voisines de ne pas épandre de fumier à proximité des étables, des aires de production ou des sources d’eau.
  • Entreposer le fumier à un endroit qui ne soit pas accessible au bétail, à la faune ni aux animaux de compagnie.
  • Veiller à ce que la manutention du fumier se fasse de manière à éviter le lessivage et les écoulements.

5. À la sortie de la ferme

Afin de veiller à ce que les maladies ne soient pas transmises de votre ferme à une autre, il est sage que le plan de biosécurité comporte des mesures visant à limiter les maladies à la sortie de la ferme. Voici quelques mesures à adopter :

• Veiller à nettoyer le fumier dans les allées empruntées par les visiteurs, les livreurs et les véhicules de service;
• Fournir un contenant pour que les visiteurs puissent y déposer les combinaisons souillées et autres articles jetables. Cela va contribuer à éviter que les visiteurs n’emportent des articles potentiellement contaminés vers d’autres fermes;
• Fournir de la documentation sur le statut sanitaire des animaux à ceux qui achètent des animaux de votre ferme;
• Transporter des animaux qui sont en santé et qui ne présentent pas de signes de maladie;
• Épandre le fumier à des endroits qui ne vont pas avoir d’impact sur le statut sanitaire des troupeaux voisins.