Section 4 | Le raffinement

L’antibiogouvernance
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Utiliser le bon médicament, à la bonne dose, pour la bonne maladie

Le raffinement

Le raffinement a pour but d’utiliser les antimicrobiens correctement de façon à obtenir la plus grande efficacité lors de leur utilisation.

Il s’agit d’utiliser le bon médicament, à la bonne dose, au bon moment, pour la bonne maladie.

Il y a plusieurs outils qu’on puisse utiliser pour ce faire, mais le véritable expert en la matière demeure le vétérinaire. Le vétérinaire dispose de la formation voulue pour évaluer les maladies et proposer le traitement qui s’impose. Il est donc essentiel de collaborer avec votre vétérinaire pour assurer le succès du traitement.

 

Utiliser le bon médicament, à la bonne dose, pour la bonne maladie

Pour traiter une maladie, il est extrêmement important d’utiliser le bon antimicrobien. À titre d’exemple, pour traiter un cas de pneumonie chez un porc d’engraissement, il y a plusieurs considérations à envisager avant de décider du traitement à administrer.

 

1. La catégorisation des antimicrobiens

La catégorisation des antimicrobiens est une considération extrêmement importante, étant donné que les antimicrobiens de la catégorie 1 sont réservés pour le traitement d’infections potentiellement mortelles chez les humains et chez les animaux. Par conséquent, pour un animal ayant une maladie nouvellement identifiée, dans la plupart des cas, il ne serait pas justifié d’employer un antimicrobien de la catégorie 1. Consultez la catégorisation des antimicrobiens dans nos autres revues GAMAE.

 

2. L’efficacité des antimicrobiens

Pour certaines maladies, on retrouve un certain nombre de ressources pour déterminer l’efficacité ou la nécessité d’appliquer un traitement antimicrobien. Pour certaines maladies, les antimicrobiens ne sont pas nécessaires puisque ces maladies ne sont pas d’origine bactérienne. Il est important de voir si c’est le cas afin d’éviter l’utilisation inutile d’un antimicrobien. Le vétérinaire est en mesure de vous conseiller sur les meilleurs traitements à prodiguer à la ferme. L’Association canadienne des médecins vétérinaires a créé des directives d’utilisation prudente qui peuvent orienter les vétérinaires dans leurs décisions de recourir à un antimicrobien ou non (https://www.veterinairesaucanada.net/AMU-UAM).

 

3. La bonne dose

Notre revue GAMAE sur les médicaments pour le bétail fournit des détails sur la façon de calculer la dose voulue pour traiter un animal avec un antimicrobien. Il est absolument indispensable d’administrer la bonne dose d’antimicrobien à l’animal pour obtenir le succès thérapeutique escompté. Si une dose insuffisante est administrée, cela pourrait limiter l’efficacité du traitement et contribuer au développement de bactéries résistantes aux antimicrobiens. D’un autre côté, administrer une dose trop élevée est du gaspillage qui pourrait mener à une éventuelle toxicité médicamenteuse ou à la présence de résidus prohibés chez l’animal traité. Donc, établir la bonne dose est extrêmement important, et on peut trouver comment y arriver ici.

 

4. L’étiquette du médicament

L’étiquette du produit fournit des détails sur les indications du médicament. Notre revue GAMAE sur les médicaments pour le bétail fournit de l’information sur la façon de consulter l’étiquette pour déterminer la meilleure ligne de conduite. La revue décrit également des scénarios où le vétérinaire peut prescrire des utilisations en dérogation des directives de l’étiquette.

 

Source: ACER Consulting Ltd.

Étude d’un cas de diarrhée chez un veau nouveau-né

Traiter la diarrhée chez un veau nouveau-né est un exemple classique où le raffinement peut mener à une meilleure antibiogouvernance. Dans plusieurs cas de diarrhée chez les veaux, il n’est pas nécessaire d’administrer un antimicrobien (en raison de l’origine virale ou parasitaire de la diarrhée), car cela peut mener à une augmentation de la durée de la diarrhée, favoriser l’antibiorésistance et causer inutilement la contamination du milieu par des substances antimicrobiennes. Toutefois, dans certains cas, des antimicrobiens peuvent s’avérer nécessaires pour combattre les bactéries qui se multiplient dans le tube digestif et celles qui pénètrent dans la circulation sanguine. Décider s’il faut administrer des antimicrobiens ou non relève parfois de l’exploit. C’est là qu’un diagramme de cheminement du traitement des maladies peut s’avérer utile. Une étude menée à l’Université de Guelph a permis de constater que le recours à un tel diagramme de cheminement avait mené à une diminution de 80 % de l’utilisation des antimicrobiens dans le traitement de la diarrhée chez le veau (Gomez et coll., 2017). Discutez avec votre vétérinaire de la possibilité de créer un tel outil pour les maladies observées dans votre troupeau.

 

Collaborer avec un vétérinaire

Tel qu’illustré jusqu’à maintenant, collaborer avec votre vétérinaire est un élément clé de l’étape du raffinement des 5 R de l’antibiogouvernance. Grâce à sa formation, le vétérinaire sait quel médicament devrait être donné à quelle dose et à quel moment. Le vétérinaire est une ressource inestimable pour le raffinement des plans de traitement.