Antimicrobiens et l’environnement

Numéro spécial : Analyse comparative
de l'utilisation des antimicrobiens
et 
antimicrobiens dans l'environnement
Page 07 /

L’antibiorésistance chez les animaux destinés à l’alimentation humaine est liée à l’antibiorésistance dans d’autres populations, notamment chez l’homme, et dans l’environnement au sens large. L’interaction entre ces populations est particulièrement importante dans le développement de l’antibiorésistance, car les liens entre les humains, les animaux et l’environnement permettent non seulement le déplacement des bactéries, mais aussi des différents éléments génétiques mobiles (qui peuvent transmettre la résistance à différentes bactéries) et des antimicrobiens eux-mêmes.

Exposition à des bactéries antibiorésistantes dans l’environnement

Les bactéries résistantes peuvent être introduites dans l’environnement par diverses voies, y compris notamment par divers types de déchets humains et d’excréments d’animaux. L’homme peut être exposé à la fois à des bactéries sensibles et à des bactéries résistantes aux antimicrobiens dans l’environnement par plusieurs voies différentes1, dont certaines s’appliquent également à l’exposition du bétail, des animaux de compagnie et de la faune :

  • Activités récréatives dans des eaux de surface contaminées

  • La consommation d'eau potable contaminée

  • La consommation de fruits et de légumes frais ou de crustacés

  • L'inhalation d'aérosols

L’environnement naturel est une voie plausible de transmission des bactéries antibiorésistantes aux humains et aux animaux d’élevage.

Développement de l’antibiorésistance dans l’environnement

La concentration minimale inhibitrice (CMI) désigne la concentration d’un antimicrobien nécessaire pour inhiber la croissance ou tuer un agent pathogène cible. Cependant, lorsque la concentration de l’antimicrobien est inférieure à la CMI, cela peut conduire à la sélection et à la survie de bactéries qui sont résistantes à certains antimicrobiens. On pense que les concentrations variables d’antimicrobiens présentes dans le sol, les sédiments et la matière organique jouent un rôle important dans la sélection de bactéries résistantes aux antimicrobiens. Dans les études expérimentales, l’exposition hebdomadaire des bactéries à des concentrations sublétales de divers antimicrobiens entraîne la sélection et la persistance de mutations à faible effet plus courantes et plus fréquentes qui augmentent encore la résistance dans la population bactérienne.

Contamination de l’environnement par des antimicrobiens et des bactéries antibiorésistantes

Il y a trois voies principales identifiées dans la littérature pour que les résidus d’antimicrobiens et les bactéries résistantes se retrouvent dans l’environnement2 :

  • 1. Eaux usées municipales et industrielles et boues d'épuration

  • 2. Épandage de fumier animal

  • 3. Aquaculture

  • Également d'importance : L'élimination inappropriée des antimicrobiens.