Section 3 | S’attaquer à la mammite clinique
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Bactéries à Gram positif
Il faut encore une fois faire une mise en garde : vous devriez discuter et élaborer tous les protocoles de traitement avec le vétérinaire de votre troupeau.
L’information présentée ici est fournie à titre éducatif et ne constitue pas un avis médical.
Ceci étant dit, il y a certaines caractéristiques importantes de l’agent pathogène qu’il faut connaître relativement aux résultats de culture que vous recevez.
Staphylococcus aureus (staphylocoque doré)
Staphylococcus aureus est un résultat de culture plutôt lourd de conséquences. C’est une bactérie contagieuse qui peut vivre dans et sur la vache et qui est souvent transmise d’une vache à l’autre au moment de la traite. Elle peut également être présente dans l’environnement. Les mouches peuvent jouer un rôle dans l’infection des vaches et des génisses. Elle est particulièrement difficile à traiter avec des antimicrobiens.
Cette bactérie compte sur plusieurs tactiques de survie qui la rendent difficile à éliminer :
- Elle peut former des microabcès dans le pis. Ces microabcès sont à l’abri des globules blancs de la vache. De plus, les antimicrobiens ne peuvent pas les atteindre à cet endroit
- Différentes souches de Staphylococcus aureus sont moins sensibles aux traitements antimicrobiens
- Elles ont beaucoup d’armes. Certaines attaquent les cellules de la vache. D’autres servent à camoufler la bactérie afin d’échapper aux défenses de la vache
Source: ACER Consulting Ltd.
Ces facteurs créent une situation difficile pour la vache. Les tentatives de traitement sont souvent infructueuses. Les estimations du taux de guérison s’étendent entre 4 et 90 %1, il est donc important de comprendre les facteurs qui déterminent la réussite ou l’échec du traitement.
Un excellent article de synthèse a été produit qui peut vous aider, votre vétérinaire et vous, à déterminer la ligne de conduite à adopter face à la mammite à Staphylococcus aureus1.
La probabilité d’une guérison est PLUS FAIBLE :
- Chez les vaches plus âgées
- Les génisses ont les meilleures chances de réussite du traitement
- À mesure que le CCS augmente
- Plus le CCS est élevé, plus les chances de succès du traitement sont faibles
- Si l’infection est présente depuis longtemps
- Plus l’infection dure longtemps, plus les chances de succès du traitement sont faibles
- Plus il y a de quartiers touchés
- Si les quartiers arrière sont atteints
Gardez ces points à l’esprit lorsque vous concevez des protocoles de traitement avec le vétérinaire de votre troupeau.
Si vous avez décidé que la vache infectée a une chance relativement bonne de guérison (par exemple, une génisse primipare récemment infectée dans un quartier avant avec un CCS de 250 000 cellules/mL), il existe des preuves qui appuient l’utilisation d’une thérapie antimicrobienne prolongée avec un produit approuvé chez ces animaux2. Encore une fois, votre vétérinaire sera en mesure de vous guider dans le plan d’action approprié, si vous jugez qu’un traitement est justifié.
Staphylocoques à coagulase négative (SCN)
Ces bactéries sont considérées comme étant des agents pathogènes mineurs. Elles vivent sur la vache et autour. Elles n’ont pas autant d’armes et de défenses que Staphylococcus aureus. Elles sont donc beaucoup plus faciles à traiter. L’utilisation de tout antimicrobien intramammaire pour les vaches en lactation à la dose et à la durée indiquées sur l’étiquette devrait vous donner une bonne chance de guérir les infections2.
Streptococcus
Ce groupe de bactéries vit principalement dans l’environnement de la vache. Les infections se produisent entre les traites dans l’environnement de l’étable. Tout comme les SCN, la plupart de ces espèces sont sensibles à la plupart des antimicrobiens intramammaires des vaches en lactation, à la dose et à la durée indiquées sur l’étiquette2.
Une exception particulière : Streptococcus uberis
Comme la plupart des espèces de Streptococcus, S. uberis vit dans l’environnement de la vache. Une chose qui rend cette espèce unique est que certaines souches sont capables d’établir des infections chroniques (à long terme) dans le pis des vaches. Cela signifie qu’elles peuvent également ressembler à des micro-organismes contagieux, passant d’une vache à l’autre au moment de la traite3. Pour cette raison, certaines recherches appuient l’utilisation de traitements antimicrobiens intramammaires pour des périodes prolongées (5 à 8 jours) quand vient le temps de traiter une infection par S. uberis4, 5.
Source: ACER Consulting Ltd.
Références
- Barkema H.W., Schukken Y.H., Zadoks R.N. Invited Review: The role of cow, pathogen, and treatment regimen in the therapeutic success of bovine Staphylococcus aureus mastitis. J. Dairy Sci. 2006/05/17. 2006;89(6):1877-95.
- Royster E., Wagner S. Treatment of Mastitis in Cattle. Vet. Clin. North Am. Food Anim. Pract. 2015;31(1):17-46.
- Davies P.L., Leigh J.A, Bradley A.J, Archer S.C, Emes R.D, Green M.J. Molecular epidemiology of Streptococcus uberis clinical mastitis in dairy herds: Strain heterogeneity and transmission. J. Clin. Microbiol. 2016;54(1):68-74.
- Truchetti G., Bouchard E., DesCoteaux L., Scholl D., Roy J.P. Efficacy of extended intramammary ceftiofur therapy against mild to moderate clinical mastitis in Holstein dairy cows: A randomized clinical trial. Can. J. Vet. Res. Can. Rech. Vet. 2014;78(1):31-7.
- Gillespie B., Moorehead H., Lunn P., Dowlen H., Johnson D., Lamar K., et al. Efficacy of extended pirlimycin hydrochloride therapy for treatment of environmental Streptococcus spp and Staphylococcus aureus intramammary infections in lactating dairy cows. Vet. Ther. 2002;3(4):373-80.