Section 1 |Maladies respiratoires chez les chevaux : Streptococcus equi
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Une remarque au sujet des maladies respiratoires chez les chevaux
Cette revue GAMAE vise à renseigner les producteurs sur les pratiques de gestion exemplaires pour prévenir la transmission de maladies respiratoires bactériennes qui peuvent nécessiter l’utilisation de médicaments antimicrobiens conformément aux instructions de votre vétérinaire.
Dans le but d’améliorer l’antibiogouvernance dans le secteur équin de l’Ontario, il est important de noter que la majorité des maladies respiratoires (maladies qui affectent les voies aériennes supérieures et/ou les poumons) des chevaux sont causées par des virus. Les virus ne répondent pas au traitement par des médicaments antimicrobiens. Il s’agit d’une utilisation inappropriée des médicaments antimicrobiens, et une utilisation inappropriée peut contribuer au développement de la résistance aux antimicrobiens, rendant inefficaces les médicaments antimicrobiens disponibles pour les chevaux.
Les virus les plus courants qui provoquent des maladies respiratoires chez les chevaux sont les suivants
Grippe équine A
La grippe équine est une maladie virale très contagieuse qui infecte couramment les jeunes animaux qui n’y ont pas été exposés ou qui ne sont pas vaccinés contre elle.
Signes cliniques
Les signes cliniques de la grippe équine sont les suivants :
- Fièvre, avec une température de > 38,5 °C ou > 101,3 °F
- Écoulement nasal
- Enflure des ganglions lymphatiques sous-mandibulaires (sous la mâchoire)
- Toux sèche
- Abattement
- Perte d’appétit
- Faiblesse
Diagnostic
Le diagnostic est souvent effectué à l’aide d’écouvillons nasopharyngés pour isoler le virus et le différencier des maladies bactériennes. Les kits de test d’antigène associés à des analyses sanguines sont également un moyen courant de diagnostiquer le virus.
Traitement
Le principal traitement pour les chevaux atteints de la grippe est le repos et les soins de soutien (aliments frais et appétissants, eau propre, stalle chaude, sèche et propre, etc.). Des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être recommandés par votre vétérinaire pour aider à faire baisser la fièvre associée à la grippe. L’utilisation d’antimicrobiens ne permet pas de traiter la grippe, à moins qu’une lésion des voies respiratoires n’ait permis l’introduction d’une bactérie causant une pneumonie. Le traitement de cette maladie virale avec des médicaments destinés à tuer les bactéries est inefficace et ne constitue pas une utilisation prudente des médicaments antimicrobiens.
Prévention
La mise en place d’une stratégie de vaccination basée sur les conseils et les recommandations de votre vétérinaire est un facteur important dans la prévention de la grippe équine. Les chevaux nouvellement introduits dans un établissement doivent être isolés pendant au moins deux semaines et faire l’objet d’une surveillance étroite pour détecter les signes de maladie.
Virus de la rhinite équine A
Le virus de la rhinite équine provoque une maladie bénigne dans les voies respiratoires supérieures et inférieures. Les animaux infectés présentent généralement des signes pendant environ une semaine.
Signes cliniques
Les symptômes courants de la rhinite équine sont les suivants :
- Fièvre, avec une température de > 38,5 °C ou > 101,3 °F
- Écoulement nasal
- Toux
- Sons pulmonaires anormaux à l’auscultation (écoute au stéthoscope)
- Perte d’appétit
- Pharyngite (inflammation du pharynx, ou du fond de la gorge)
- Enflure des ganglions lymphatiques
Traitement
La maladie étant généralement bénigne, aucun traitement n’est nécessaire. L’utilisation d’un médicament anti-inflammatoire non stéroïdien peut être nécessaire pour réduire la fièvre chez certains animaux. Utilisez-les selon les instructions de votre vétérinaire!
Comme pour la plupart des maladies virales, les antimicrobiens ne sont pas efficaces pour traiter les infections. Cela représente une source importante de mauvaise utilisation qui pourrait contribuer à la résistance aux antimicrobiens !
Diagnostic
Le diagnostic de la rhinite est établi à l’aide d’écouvillons nasopharyngés, et l’agent responsable peut aussi être décelé dans l’urine, les matières fécales et les échantillons de sang. Des tests de laboratoire plus poussés peuvent être effectués sur des échantillons de sang.
Prévention
Comme pour la plupart des maladies respiratoires dont il sera question, il est important d’isoler les nouveaux animaux dans votre installation et de les surveiller pour détecter les signes de maladie afin d’éviter la propagation de la maladie à un troupeau résident. Ces animaux ne doivent pas avoir de contact avec d’autres animaux, que ce soit dans l’écurie, aux pâturages ou dans les enclos. Utilisez les équipements de nettoyage et d’alimentation prévus à cet effet et veillez à ce que l’écurie soit correctement approvisionnée et bien ventilée afin de réduire le nombre d’agents pathogènes dans l’air.
Il n’existe pas de vaccins contre la rhinite équine au Canada – la prévention par l’adoption de pratiques exemplaires de biosécurité et d’hygiène est essentielle !
L’herpèsvirus équin
Les herpèsvirus équins 1 et 4 sont des causes importantes de maladies respiratoires chez les chevaux. La transmission se fait par contact direct et indirect, lorsque les sécrétions nasales et le contact avec un fœtus avorté, un placenta ou des liquides infectés contiennent des matières infectieuses pouvant être transmises à d’autres animaux.
L’infection dépend du statut immunitaire des animaux – les poulains, ainsi que les animaux en gestation et les animaux plus âgés semblent être plus gravement touchés. Les animaux ayant déjà été exposés ou ayant été vaccinés développent une bonne immunité.
Signes cliniques
Les symptômes de ces souches d’herpèsvirus sont les suivants :
- Fièvre, avec une température de >38,5 °C ou > 101,3 °F
- Écoulement nasal
- Abattement
- Pharyngite (inflammation du pharynx, ou du fond de la gorge)
- Toux
- Enflure des ganglions lymphatiques
- Perte d’appétit
- Dans les cas les plus graves, le système nerveux peut être impliqué, ce qui peut entraîner une paralysie du postérieur
Comme ce virus peut endommager les voies respiratoires, un cheval infecté peut être sensible à une invasion bactérienne. Lorsque ces bactéries atteignent le poumon de l’animal, une pneumonie peut se développer.
Diagnostic
En raison de la similitude des symptômes cliniques des maladies respiratoires équines, le diagnostic ne peut être établi uniquement sur la base de ces facteurs. Si vous pensez que votre cheval a développé une infection respiratoire, appelez votre vétérinaire. Il pourra effectuer les prélèvements nasopharyngés et les analyses sanguines nécessaires pour différencier l’agent pathogène présent.
Traitement
Il n’existe pas de médicaments spécifiques pour traiter les infections virales. De bons soins infirmiers et de soutien (c.-à-d. fournir aux chevaux une bonne alimentation, de l’eau propre, une stalle propre, chaude et sèche, et du repos) peuvent favoriser la guérison. L’utilisation d’un médicament AINS peut aider à réduire la fièvre associée aux infections respiratoires.
Le traitement avec des médicaments antimicrobiens n’est justifié que lorsque les infections virales progressent au point de provoquer une pneumonie. Discutez des protocoles de traitement avec votre vétérinaire et assurez-vous que les tests et la différenciation justifient l’utilisation des antimicrobiens! Le traitement de maladies virales par des médicaments antimicrobiens est inefficace et peut contribuer à la résistance aux antimicrobiens. Il est important d’utiliser les médicaments dont nous disposons de manière appropriée pour garantir leur efficacité continue.
Prévention
Les vaccins sont disponibles pour des animaux d’âges et de stades de production différents. Collaborez avec votre vétérinaire pour élaborer une stratégie visant à maintenir un niveau d’immunité élevé dans votre troupeau.
Tel que précisé, les poulinières peuvent être une source d’infection par le placenta et d’autres liquides; assurez-vous que votre écurie soit propre, correctement approvisionnée et que les matières et les sécrétions potentiellement infectieuses soient rapidement éliminées. Des équipements désignés doivent être utilisés pour ces matières et désinfectés après usage afin d’éviter la propagation du matériel viral à d’autres animaux.
Message à retenir
Tel que mentionné précédemment, les maladies respiratoires des chevaux ont une présentation très similaire. Si vous pensez que votre cheval a développé une infection respiratoire, contactez immédiatement votre vétérinaire. Il pourra effectuer les tests nécessaires pour différencier une infection respiratoire virale d’une infection bactérienne. Il est prudent d’élaborer un protocole de traitement approprié pour garantir l’efficacité et la meilleure utilisation possible des ressources.
Votre vétérinaire peut également vous aider à élaborer une stratégie de vaccination qui contribuera à réduire l’incidence de la maladie dans votre écurie et à protéger votre cheval contre le développement de la maladie s’il est en contact avec d’autres animaux dans un établissement ou lors d’un déplacement.