Section 1 | Un aperçu de l’entérite nécrotique

Volaille

Page 07 /

Facteurs environnementaux

La nutrition

Les protéines

Les sources de protéines alimentaires d’origine animale (par exemple, la farine de poisson, la farine de viande et d’os et la farine de plumes) peuvent prédisposer les oiseaux à l’entérite nécrotique, tout comme certaines protéines végétales (par exemple, les concentrés de protéines de soja)1. Une grande partie de ce risque est due à des niveaux élevés de glycine (un type d’acide aminé, ou élément constitutif des protéines) dans l’alimentation1. De plus, si la protéine alimentaire brute est trop élevée, le risque d’entérite nécrotique peut également être plus élevé1.

Ces protéines peuvent :

  • Fournir des niveaux élevés de nutrition qui favorisent une croissance rapide de C. perfringens
  • Introduire des composés nocifs dans l’intestin
  • Modifier la microflore intestinale protectrice (surpasser les bactéries bénéfiques)
  • Être contaminé par C. perfringens2

 

Les gras

Les gras alimentaires peuvent également jouer un rôle dans l’entérite nécrotique. Les oiseaux nourris au saindoux et au suif ont des taux de C. perfringens plus élevés que les animaux nourris à l’huile de soja1.

 

Les glucides

Les glucides hautement digestibles, tels que le glucose, l’amidon, le lactose, le fructose, etc. peuvent provoquer une croissance rapide de C. perfringens et la production de toxines3. La théorie veut que des quantités élevées de ces glucides dépassent la capacité du tube digestif de l’oiseau à les digérer et à les absorber – une plus grande partie de ces glucides atteint l’intestin, où ils sont exploités par C. perfringens.

 

Changements et disponibilité

Les changements alimentaires peuvent modifier l’équilibre du microbiote de l’oiseau et permettre à C. perfringens de proliférer3. La disponibilité et la qualité des aliments et de l’eau pourraient également affecter la sensibilité à l’entérite nécrotique. Lorsque les animaux ne mangent pas une quantité suffisante de nourriture, ils sont incapables de maintenir leurs processus corporels normaux (maintien au frais ou au chaud, métabolisme, etc.) et de lutter contre les maladies.

Les animaux incapables de consommer une ration adéquate peuvent subir un stress et une immunosuppression connexe qui peuvent les prédisposer à l’entérite nécrotique3. Les fabriques d’aliments pour animaux surveillent la qualité et la formulation des aliments pour animaux afin d’offrir les meilleures options aux producteurs. Travaillez de concert avec votre meunerie pour obtenir la formulation de ration convenant le mieux à votre exploitation.

Demandez à un expert :

Les experts canadiens du secteur avicole sont d’avis qu’une croissance plus lente, grâce à une alimentation plus faible en énergie et en protéines, constitue le meilleur moyen de maintenir la santé intestinale pendant toute la période de croissance. D’ailleurs, puisque les poulets ont une période de croissance particulièrement courte, il est difficile de rétablir la santé intestinale si une perturbation survient.

L’accélération de la période de croissance peut également causer des problèmes. En effet, l’expérience des vétérinaires aviaires canadiens a révélé que ce sont souvent les oiseaux qui mangent le plus et qui grossissent le plus rapidement qui succombent à des problèmes liés à la santé intestinale (notamment l’entérite nécrotique).

Expédier les oiseaux quelques jours d’avance n’entraînera qu’une faible augmentation des revenus. En revanche, cette stratégie pourrait générer une hausse des traitements requis et de plus grandes pertes.

Contamination environnementale

C. perfringens peut former des spores et devenir très résistant aux environnements difficiles et survivre pendant de longues périodes4. Les animaux cliniquement atteints par l’entérite nécrotique vont excréter des millions de bactéries infectieuses dans l’environnement, propageant la maladie à travers le troupeau. La contamination peut se produire dans de nombreux endroits, notamment les cages de transport, la litière, l’eau d’abreuvement, les bottes, les ventilateurs, les bandes anti-mouches et les mouches3.

 

Le surpeuplement

Les oiseaux gérés dans des densités d’élevage élevées subissent un stress qui peut, à son tour, inhiber leur système immunitaire et les prédisposer à l’entérite nécrotique2. Un plus grand nombre d’animaux au pied carré peut également affecter la qualité de l’air en augmentant les niveaux d’ammoniac et en augmentant la contamination de l’environnement par le fumier, ce qui inhibe le système immunitaire et expose l’oiseau à des niveaux plus élevés de C. perfringens2.

Maintaining a clean, low-stress environment will ensure birds have the capacity to fight disease

Facteurs environnementaux additionnels

Les effets de l’environnement sur la manifestation de la maladie clinique passent par le stress imposé aux animaux et à son effet inhibiteur sur le système immunitaire des animaux5. Par exemple, des étables trop chaudes ou trop froides peuvent imposer un stress excessif aux oiseaux en augmentant leurs niveaux d’hormones de stress et en affaiblissant par le fait même leur système immunitaire et, par conséquent, leur capacité à lutter contre les maladies infectieuses (comme l’entérite nécrotique). D’autres facteurs environnementaux, comme la mauvaise ventilation ou des niveaux élevés d’ammoniac, peuvent également accroître le stress climatique et l’inhibition immunitaire connexe.

Demandez aux experts :

Les experts canadiens sont tous d’accord : il ne faut pas raccourcir la période de vide sanitaire! Prévoir une période d’environ 2 à 3 semaines entre les troupeaux d’oiseaux entraînera une réduction significative de l’utilisation des antimicrobiens, et par conséquent de la résistance. La réduction de la période de vide sanitaire pourrait vous permettre de produire quelques oiseaux de plus par année, mais à quel prix? Pensez à ce qui se produirait si des poussins ayant un système immunitaire naïf étaient exposés aux bactéries et au fumier des oiseaux plus âgés. Quel serait l’impact sur eux et sur leur santé?

Ayez recours à vos fournisseurs de service pour surveiller et tester la microflore dans votre poulailler. Vous pourrez ainsi déterminer si elle est stable et si des bactéries résistantes ou potentiellement nuisibles sont présentes.

La manutention

Les manipulations inutiles ou inadéquates peuvent également causer un stress nocif chez les oiseaux qui pourrait accroître l’inhibition du système immunitaire et la sensibilité aux maladies.

 

Source: Alanna Coneybeare of Conlee Farms Inc.

 

Pour une excellente vidéo sur les facteurs de causalité de l’entérite nécrotique, regardez l’entrevue du Dr Joel Cline (en anglais) : 
‘Causal’ Pie Chart Can Help Manage Necrotic Enteritis par Poultry Health Today 

Références

  1. Kaldhusdal M, Jordan FTW. Clostridia. In: Poultry Diseases. 6th ed. Elsevier Ltd.; 2008. p. 200–14.
  2. Moore RJ. Necrotic enteritis predisposing factors in broiler chickens. Avian Pathol. 2016;45(3):275–81.
  3. Allaart JG, Van Asten AJAM, Gröne A. Predisposing factors and prevention of Clostridium perfringens-associated enteritis. Comp. Immunol. Microbiol. Infect. Dis. [Internet]. 2013;36(5):449–64. Available from: http://dx.doi.org/10.1016/j.cimid.2013.05.001
  4. Prescott JF, Parreira VR, Mehdizadeh Gohari I, Lepp D, Gong J. The pathogenesis of necrotic enteritis in chickens: what we know and what we need to know: a review. Avian Pathol. 2016;45(3):288–94.
  5. M’Sadeq SA, Wu S, Swick RA, Choct M. Towards the control of necrotic enteritis in broiler chickens with in-feed antibiotics phasing-out worldwide. Anim. Nutr. [Internet]. 2015;1(1):1–11. Available from: http://dx.doi.org/10.1016/j.aninu.2015.02.004